Je vous présente ma première capsule Une Histoire de Femmes avec Esther Caron, la fondatrice et créatrice de Esther America Danse, une école de salsa et de ballet portage, et de danse parent-bambin.
Raconte-nous ton histoire.
Ma jeunesse a baigné dans la danse et son apprentissage : La danse espagnole pour le plaisir mais surtout le ballet classique pour la rigueur technique et la discipline qu’elle exige. J’ai étudié et ai été formée comme danseuse professionnelle à l’École Supérieure de Ballet du Québec, d’où j’ai gradué avec distinction. Au terme de ma formation, j’ai eu l’honneur d’intégrer les rangs de la compagnie des Grands Ballets Canadiens.
Après quelques années comme danseuse professionnelle dans cette compagnie, un besoin de remise en question sur mes priorités de vie s’avérait nécessaire. J’ai alors tout quitté et suis partie servir une mission à Madagascar pour mon Église. À mon retour, il me fallait repartir à zéro.
J’ai travaillé pour la première fois dans des emplois qui n’avaient rien à voir avec la danse. Je me suis inscrite à l’université. Mais j’ai vite réalisé, que si je voulais être véritablement heureuse, la danse devait refaire surface dans ma vie.
Je suis venue à Ottawa, où j’ai obtenu un diplôme en enseignement de la danse. Je me suis mariée et à la naissance de mon premier enfant, j’ai refusé de mettre de côté à nouveau la danse. L’idée d’offrir des cours de Danse Portage est survenue à ce moment-là. Cette activité étant inexistante dans notre région, j’ai décidé de me lancer en affaire dans cette aventure et voilà plus de 12 ans que j’ai la joie d’enseigner la danse aux mamans et bébés!
Qui es-tu?
Je suis une danseuse, une ballerine dans mon cœur et mon âme! Je suis aussi une enseignante. J’aime partager mon amour de la danse et en montrer ses bienfaits. Je suis une entrepreneure, qui aime créer, faire vivre de belles expériences. Apporter des opportunités aux jeunes mamans, qui trop souvent, se retrouvent isolées et ont besoin de se sentir valorisées.
Je suis aussi une maman de 4 enfants. Ma famille est ce qui importe le plus pour moi. Pour elle, je pourrais tout sacrifier, mon entreprise, le succès, le travail. Je serais toujours là pour elle.
Comment la danse est-elle entrée dans ta vie ?
Petite fille, le feu de la danse m’habitait déjà! Dès l’âge de 4 ans, sur scène, avec ma robe flamenco et mon éventail, j’improvisais sur la musique de Carmen et j’enflammais le public.
La danse était quelque chose d’inné en moi, dans ma manière de me tenir et de marcher sur la pointe des pieds.
À l’âge de 9 ans, j’ai auditionné pour l’École Supérieure de Ballet du Québec (affiliée au Grands Ballets Canadiens)… j’ai été acceptée. À partir de là, le rude travail a commencé!
Quel a été le déclic pour créer ton entreprise ?
Quand j’ai décidé d’avoir un enfant, je n’avais pas compris tous les changements que cela impliquerait dans ma vie. Je pensais que j’accoucherais et que ma vie continuerait plus ou moins de la même manière. Mais une fois devenue mère, le cœur a dicté. L’attachement parental est important pour moi.
J’ai réalisé que ni moi ni ma fille n’apprécieraient être séparées l’une de l’autre. En contrepartie, la perspective de devenir femme au foyer ne m’enchantait guère… Alors il fallait trouver une solution. Quand j’ai découvert que dans d’autres régions des mamans dansaient avec leur bébé, cela a été le déclic!
Quelles qualités t’ont été utiles pour te lancer en affaires?
La confiance en moi et aussi dans les autres. En ballet classique, il y a une culture de soumission à l’autorité. Voler de ses propres ailes n’est pas encouragé. Il était difficile pour moi de «prendre les devants». Heureusement, mon mari croyait en moi et il savait que j’en étais capable. Il m’a beaucoup encouragée. Ayant une expérience entrepreneuriale, il m’a apporté l’aide et la confiance dont j’avais besoin pour décoller.
Comment concilies-tu ta vie de famille et ton entreprise ?
C’est une réévaluation quotidienne! Avec le temps, je me rends compte que j’ai besoin des deux : le travail et la famille.
Pour parvenir à être une bonne mère, cet équilibre m’est nécessaire. J’ai besoin de m’épanouir et de sentir que je peux faire une différence dans ma communauté. Sinon, je pense que j’aurais tendance à un peu déprimer et à être un peu grognonne, ce qui ne serait pas la meilleure chose pour mes enfants ni mon mariage!
Cependant, selon l’âge et les défis que rencontrent mes enfants et même mon mari, je me rends compte qu’il faut parfois mettre de côté certains projets professionnels afin de mieux m’occuper de ma famille. Je sais que lorsque je prends le temps d’être près de ceux que j’aime, cela alimente également mes ambitions et me donne l’énergie de continuer mes entreprises.
De quoi es-tu le plus fière ?
Mis à part mes enfants, je suis fière de ne pas m’être laissée aller aux pressions de l’entourage et d’avoir toujours recherché le meilleur équilibre entre mon corps, mon esprit et ma famille. Je suis fière d’avoir su faire des choix difficiles qui, à long terme, m’ont apporté finalement beaucoup de satisfaction et de bonheur.
Ta plus grande source d’inspiration ?
J’aime imaginer mes ancêtres ou même mes Parents Célestes (Dieux créateurs de l’univers) veillant sur moi, qui me sourient d’en haut chaque fois que je danse avec mon cœur, chaque fois que j’inspire et sais communiquer mon amour. Ce sont des images et des pensées qui me comblent.
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à une femme qui souhaite se lancer à son tour ?
Mon conseil serait de s’écouter et de suivre son cœur. Le succès vient en faisant ce que l’on aime et aussi bien sûr en sachant bien s’entourer. On ne parvient jamais au succès toute seule. Une famille qui est là pour nous ou de bons amis, ça fait toute la différence.
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